Le Carmel de Vinça
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Chroniques de l’année 2016

03/03/2016

Les 17 et 18 décembre, le Père Stéphane-Marie, Carme de Toulouse, vient porter la miséricorde du Seigneur à nos âmes pour nous ouvrir plus largement aux grâces des solennités de Noël, toutes célébrées par le Père Etienne, notre nouvel aumônier. Il y a foule à la messe de la Nuit! Huit jours après, nous marquons le passage à une nouvelle année civile par une adoration eucharistique au matin du 1er de l'An, avant de recevoir, le jour de l'Epiphanie, notre saint protecteur que nous attendons comme chaque année avec suspense et comme l’an passé, c’est saint Jean de la Croix... Se serait-t-il vexé de voir qu'en 2015 toute notre attention se soit portée sur notre Mère sainte Thérèse? Ce n'est pourtant pas son genre... L'après-midi de ce même jour, le Pessebre d'Ille-sur-Têt vient donner, une fois encore, sa représentation de la Nativité dans notre chapelle. Comme l'événement a été annoncé à la télévision régionale, l’affluence est telle que beaucoup repartent faute de place: vu la saison, il est difficile de laisser les portes ouvertes sur la cour. Les attentats de novembre sont encore très proches: Hérode refuse de brandir son sabre, et le chant «Paix sur la terre» résonne avec une intensité inaccoutumée, pendant que s'élèvent les flammes de dizaines de briquets…

Février est très vite là, avec le 2, date choisie par le Saint-Père pour le Jubilé de la Vie consacrée. Répondant à son appel, des milliers de religieuses, y compris des centaines de cloîtrées (dont les présidentes fédérales des carmels du monde entier accompagnées de leurs déléguées) prennent le chemin de la Ville éternelle pour quelques jours de prière, rencontres et enseignements au plus haut niveau de l'Eglise. Mère Isabelle de Bayonne et Mère Marie-Joëlle de Talence font partie du nombre des «élues» et nous donneront, au jour le jour, un compte rendu détaillé et passionnant. 

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A Vinça, ce même 2 février, nous vivons presque la même chose à l'échelon diocésain, autour de notre Evêque, si bienveillant pour ses prêtres et religieuses. Une nouvelle fois, il a réuni tous ses consacrés au Carmel, et a lui-même contacté le Père Vincent-Marie, Carme de Montpellier, pour faire de ce 2 février une journée à la fois festive et priante autour de la miséricorde du Seigneur. La récollection se termine par la messe qui réunit aussi les fidèles du secteur, puis par un réconfort gourmand au parloir: crêpes et jus de pommes partagés permettent de belles rencontres avec tous les religieux du diocèse, dont certains viennent au carmel pour la première fois. Quel beau visage de la miséricorde ...

 

Ce même mois, du 15 au 21, le Frère Angelo-Marie, Carme de Montpellier, nous prêche la retraite, sur le thème de la vie consacrée à la suite du Christ. Comme son éclairage est différent et complémentaire de celui du Père Luc-Marie l'an passé! C'est une très belle retraite, encadrée par deux récréations avec ce frère si sympathique.

Pour le carême, nous demandons au Père Etienne, toujours disponible quand il s'agit de nourrir les âmes, de donner chaque dimanche après-midi une petite conférence sur la miséricorde divine avant les vêpres, elles-mêmes suivies de l'adoration du Saint Sacrement. Cela encourage les confessions dans notre chapelle, grâce de cette Année de la miséricorde.

Après le carême... Pâques, la fête des fêtes, d'autant plus quand elle a été bien préparée dans le cœur des croyants! Les offices sont très suivis, dignement célébrés par notre aumônier, et le dimanche 3 avril, dimanche de la miséricorde, c'est comme le cœur ardent du Jubilé, de cet Amour du Seigneur qui cherche des cœurs désencombrés pour l'accueillir.

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Le lendemain, 4 avril, fête de l'Annonciation du Seigneur, nous franchissons communautairement «notre» Porte sainte, au sein même de la clôture (privilège des cloîtrées). Absoutes le matin par le Père Marco de Saint-Michel, communiées l'après-midi par le Père Etienne au cours d'une messe à notre ermitage Saint-Joseph à l'intention du Saint-Père, nous renouvelons nos vœux devant une statue du Ressuscité. 
 

Le beau temps pascal nous offre bien des joies: pour le dimanche du Bon Pasteur, le 17 avril, notre amie Marthe Davost, venue nous donner une session de chant, interprète l'Ave Maria de Gounod pendant la messe: un vrai moment de ciel, saisissant! Et le lundi 9 mai, Alain Bonafos émet dans notre chapelle sa promesse définitive dans l'Ordre séculier (OCDS) au cours d'une eucharistie présidée par le Père Luc-Marie, Carme, entouré de cinq prêtres et d'un diacre du diocèse. Une homélie, délicieuse par sa forme et son fond, développe l'épisode biblique bien connu de l'appel du jeune Samuel...

 

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En ce mois de Marie et des fleurs, il reste quelque chose à embellir : notre jardin assez négligé par manque de temps et de vraies compétences. Nous nous étions tournées vers le cousin paysagiste de notre Mère. Nous l’attendions… Enfin le 30 mai, il nous arrive avec plantations, outils et quatre jeunes gaillards peu au fait des usages monastiques mais qui repartiront ravis de leur expérience. C’est en sortant admirer leur travail, la veille du Sacré-Cœur, que notre sœur Marie-Claude tombe et se casse l’épaule droite. Direction les urgences, suivies d’un mois et demi d’hospitalisation. Malgré des soins de qualité et la gentillesse du personnel de la clinique, rien ne vaut le Carmel, les infirmières et le kinésithérapeute de Vinça pour redonner goût à la vie à notre petite sœur. 
 

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Cette année voit le retour des Assemblées fédérales qui ont lieu tous les trois ans, cette fois-ci, à Lourdes! Le grand départ de Vinça se fait au matin frisquet du dimanche 12 juin: il s’agit de faire entrer dans la voiture de Monsieur et Madame Balazun, outre lesdits propriétaires, leurs propres bagages, matériel de pique-nique élaboré et dossiers de comptabilité fédérale, notre Mère et notre déléguée, sœur Marie-Françoise, et bien sûr, leurs valises et sacs. Les portières finissent par se fermer, la communauté salue de la main. En route vers la cité mariale et ses grâces. La première, le soir même, devant la Grotte bénie où notre Mère s’est précipitée dès son arrivée, est d’entendre un chœur de Catalans chanter dans le soir tombant le Virolai de Monserrat:Rose d’Abril. Notre Mère en pleure de joie. Mais d’autres beaux et intenses moments émaillent le séjour lourdais: les conférences de Monseigneur Carballo, secrétaire à la Congrégation des Religieux, celles du Père Daniel Chowning, Carme, définiteur général pour les Carmels francophones, la procession aux flambeaux où nos sœurs peuvent saluer don Jean-Xavier de la Communauté Saint-Martin, qui fut en charge pendant des années du secteur de Font-Romeu. Et en point d’orgue, la dernière soirée au Carmel de Lourdes où l’accueil fut des plus fraternels… Bref, le samedi 18 juin c’est le retour enthousiaste à Vinça et le partage de toutes les nouvelles, joies et souffrances du Carmel et de l’Eglise.

 

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Le 29 juin, pour la solennité des saints Pierre et Paul, nous apprenons avec tristesse le décès, pendant la nuit, de monsieur René Henric. Avec son épouse, que de voyages n’ont-ils pas faits entre Perpignan et Vinça pour nous aider pendant de longues années. Que de souvenirs reviennent en mémoire. Mais heureusement son passage vers le Ciel nos donne un protecteur de plus. Le 15 juillet, c’est la nouvelle du massacre de la veille à Nice qui parvient jusqu’à nous. La grande fête mariale de l’Ordre, le 16 juillet, reportée au dimanche 17, en sera marquée et la conférence du Père Etienne sur Marie, Mère de Miséricorde, sera bien à propos. Nous pensons aux victimes et implorons la Vierge du Carmel traditionnellement associée au scapulaire du Carmel, signe et gage de salut éternel. Nous pensons aussi à notre ancien évêque, Monseigneur Marceau, qui en ces heures douloureuses, doit trouver les mots et les gestes pour consoler son peuple niçois. Après un intermède de guitare flamenco, magnifique, par notre ami Dirk Walraet, la messe est célébrée par notre aumônier entouré de notre Vicaire général et de son homologue du diocèse jumeau de Kankan (Guinée-Konakry), du Père Marco, de prêtres et de diacres africains, et du diacre Pascal Buzenac de Prades. 

 

Mardi 26 juillet, sainte Anne. Un prêtre âgé, comme il y en a tant en France, est égorgé au cours d’une messe de semaine, dans une petite église de notre pays à la modeste assistance. La nouvelle nous en parvient très vite, ainsi que sa répercussion profonde dans les esprits. Jusqu’au livreur de surgelés qui, à la grille du Tour, lâche dans un souffle:«Vous avez vu: un prêtre! ce matin!» Le journal local titrera: «La République profanée!»… ce qui n’est pas très juste, mais rend bien compte du choc reçu. A Cracovie, les jeunes sont invités à prier pour le Père Jacques Hamel, pour la France, et l’événement, ajouté à tant d’autres violences actuelles, donnera à ces Journées Mondiales de la Jeunesse un caractère de gravité certain. De Pologne, Hélène et Lucie, nos jeunes amies de Prades parties avec le diocèse, nous envoient quelques nouvelles. Samedi 30 et dimanche 31 nous pouvons suivre en direct la veillée des jeunes au campus Misericordiae de Cracovie et la messe de clôture. Prière fervente, joie et dignité, silence et simplicité renouvellent en nous le bonheur profond que nous avions ressenti lors des JMJ de Madrid, en 2011.

Et fin juillet, notre très chère amie, Jeanne-Marie Andrieu, récemment élue Doyen de la Faculté de Droit, Sciences Politiques et Gestion de Strasbourg, aborde, dans notre annuelle session de droit canonique, les thèmes du mariage et de l’autonomie des monastères. Ses cours sont toujours aussi passionnants et enrichissants.

 

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Août ! la Profession solennelle de sœur Marie de l’Amour de Dieu sera pour nous le sommet de cette année. Alors que nous nous affairons aux préparatifs, une pause inattendue d’un soir d’étése présente : le Père Henri de l’Enfant-Jésus, de passage dans la région, nous fait la joie de partager une récréation. Nous échangeons nouvelles et souvenirs et constatons que notre ermite du Saint Désert n’a rien perdu de son humour… Le dimanche 14 août, le soleil se lève, annonçant une journée radieuse. La chapelle est parée de fleurs blanches, toutes offertes par nos amis, quatorze prêtres, sept diacres et servants d’autel, un frère carme, emplissent le sanctuaire, autour de Monseigneur, de notre Prieure et de sœur Marie, rayonnante.

Toute une famille d’amis de l’Aveyron assure musique et chants. Monseigneur, dont c’est la première Profession, est un Père radieux et ému!

Le lendemain, pour l’Assomption de la Vierge, Patronne de la France, il nous reste assez d’énergie, et surtout de détermination, pour faire sur le soir la traditionnelle procession du «vœu de Louis XIII». Cette période estivale est aussi pour nous l’occasion de nombreux parloirs, qui nous permettent de rencontrer familles et amis, en vacances dans la région… et de changements de dizaine pour trois d’entre nous: 30, 50, 60 ans. Mais tant que les bougies ne pèsent pas plus lourd que le gâteau, la jeunesse est toujours rendez-vous avec la maturité en prime!

 

Le 14 septembre, fête de la Croix glorieuse et jour où nous renouvelons nos vœux, Monseigneur Turini passe la journée au Carmel pour sa visite pastorale. Nous échangeons avec lui sur la récente Constitution Apostolique «Vultum Dei Quaerere» (Rechercher le Visage de Dieu) du Pape François, destinée à soutenir et renouveler la vie contemplative féminine. Nous l’avions accueillie le jour de sa parution, pour sainte Marie-Madeleine, comme le sommet de ce Jubilé de la miséricorde. Dès le lendemain, le Père Christophe Lembrez, qui vient de quitter la charge de supérieur de la Communauté de la Croix Glorieuse de Perpignan, s’installe au presbytère de Vinça pour quelques mois de repos bien mérités. C’est lui qui remplacera bientôt le Père Etienne comme aumônier du Carmel, ce dernier venant d’être nommé curé de Céret. La Providence veille… et nous émerveille.

 

Entre les solennités des saintes Thérèse de Lisieux et Thérèse d’Avila, c’est le temps de la fête priorale, un des moments de l’année où nous nous retrouvons vraiment entre nous pour une détente joyeuse. Parodie de corrida, sévillane et comédies alternent avec une pièce plus spirituelle, bien de circonstance en cette année jubilaire : «Misère et Miséricorde». 

Retour au sérieux: à peine les réjouissances terminées, le Père Stéphane-Marie arrive de Toulouse pour les confessions et il préside la messe en l’honneur de la Madre en nous livrant une homélie de haut vol.

Il «récidive» le lendemain, jour de la canonisation d’Elisabeth de la Trinité, Carmélite dijonnaise (1880-1906) en nous parlant de l’Evangile du dimanche sur la prière chrétienne.

La fin de ce mois thérésien nous amène une joie de taille: pour la première fois depuis 1957, un Père définiteur de la Maison généralice de l’Ordre du Carmel, le Père Daniel Chowning, en visite en France, fait un détour par le petit colombier de 

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Vinça. Nous le recevons avec grande joie, Il est accompagné par notre Père provincial et assistant religieux, le Père Marie-Philippe de Montpellier. Visite du monastère, récréation au parloir pendant laquelle le Père Daniel nous donne des nouvelles de l’Ordre, échanges sur des points de la nouvelle Constitution apostolique, eucharistie le lendemain matin. Nous nous séparons à regret, car nous avons été conquises par sa simplicité, sa délicatesse et sa profondeur. Le lendemain, 23 octobre, notre amie Irène Grabianowski, vient donner son témoignage devant le tableau du Christ miséricordieux qu’elle a ramené de Pologne, son pays natal. Une vie pleine d’épreuves, mais aussi de l’amour de Dieu et des autres, ce qui en fait toute la beauté et un stimulant pour tous. La chapelle est comble et l’auditoire très attentif. 

 

Nous voici déjà en Novembre: la messe de la Toussaint est un adieu et une action de grâce pour cette année que nous venons de vivre sous la houlette du Père Etienne. Juste avant son départ le lendemain même pour Céret, nous clôturons avec lui le Jubilé de la miséricorde, repassant en communauté la Porte sainte après avoir prié au cimetière conventuel et au noviciat. Mais combien devrons-nous garder le cœur ouvert, pour que le Seigneur trouve des lieux qui l’accueillent et répandent sa miséricorde… Dès le 3 novembre, le Père Christophe prend la relève comme aumônier. Nous avons la joie de revoir le Père Etienne le 14 Novembre, pour célébrer, dans l’intimité, les 70 ans de profession religieuse de «notre coureuse de fond», sœur Marie-Bernadette du Christ. 

 

Entre les nombreux temps forts que nous offre la liturgie et le rythme de travail alourdi cette année par les minutieuses mises aux normes de nos étiquettes de confitures, nous avons réussi à préserver des moments pour la formation: outre les sessions et conférences déjà citées plus haut, nous bénéficions des passages du Père Stéphane-Marie, qui finit le cycle thérésien pour nous donner des conférences passionnantes sur l’anthropologie chrétienne, du Père Ambroise, chanoine régulier de l’abbaye de Lagrasse, qui nous éclaire sur la vertu cardinale de justice puis de son confrère, le Père Gabriel-Marie, qui nous commente la Constitution conciliaire«Lumen Gentium» sur l’Eglise, de Marthe Davost qui relance les chantres dans la louange divine, du Père Vincent-Marie et ses conférences du 2 février sur la miséricorde dans la vie religieuse, du Père Etienne qui nous fait partager son pèlerinage en Terre Sainte, sans oublier deux sessions au niveau de la Fédération. La première en décembre 2015 pour sœur Christine et sœur Catherine «Reprendre souffle sur le Chemin du Carmel», rebaptisée malicieusement «Requinquer les quinquas» au monastère du Broussey, et pour sœur Marie-Roxane et sœur Marie, toujours au Broussey, à la mi-novembre 2016, pour une session sur la nouvelle sainte, Elisabeth de la Trinité.

 

Mentionnons une dernière «gloire» carmélitaine pour cette année: le Père Marie Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967), Carme, fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie… et Aveyronnais, qui vient d’être béatifié en Avignon ce 19 novembre. Nos sœurs venant du Carmel de Rodez en sont particulièrement touchées! 
 

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Notre Mère, Aveyronnaise comme lui, peut donc bénéficier d'un puissant intercesseur lors de son opération du pouce fin novembre... 

 

Une année qui s’en va, c’est l’occasion de rendre grâce au Seigneur qui nous a encore une fois largement donné le Pain de la route par l’intermédiaire de ses prêtres et de remercier les uns et les autres: familles, amis, bienfaiteurs, artisans pour leur aide en tous domaines.

Bien entendu, nous sommes conscientes de l’état du monde, ne serait-ce que par le drame que vivent nos sœurs d’Alep…

Mais le Seigneur vient, Il est là, tout petit, Lui, le Créateur du monde que réchauffent le bœuf et l’âne: y croyons-nous?

 

Alors, bon et saint Noël et tous nos vœux de Nouvel An.

Au milieu de la nuit est venu le Sauveur du monde!

 

 

Les sœurs Carmélites de Vinça

 

 

 

PROCHAINEMENT

 

 

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